Linguistique(s) cognitive(s) et représentation(s)

Published on November 26, 2013 Updated on November 26, 2013

1. Introduction

Le thème qui fédère toutes les composantes du CAS est actuellement celui de « circulations ». Pour sa part, le CAS2 s’est approprié volontiers ce thème, car il constitue l’un des concepts fondamentaux de la linguistique moderne, quelle que soit l’approche adoptée (structurale, générative, cognitive, énonciative, évolutionniste, etc.).

Les activités de recherche du CAS2 se poursuivent depuis 2003 en étroite collaboration avec l’IRPALL (Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues, dirigé par Michel Lehmann), du fait de l’intérêt convergeant du programme « Sémiogénétique : émergence, évolution et variation du signe » pour le domaine de la linguistique cognitive. Plusieurs collègues anglicistes de l’Université de Toulouse-Le Mirail sont intervenus dans le cadre du CAS2, dont Henri Le Prieult (PR) et Andrew McMichael (MCF), ainsi que des collègues venus d’autres établissements (Bernard Victorri, DR, CNRS / ENS Paris), voire d’universités étrangères (le regretté Mark Southern, Ass. Prof., Middlebury, USA).

2. Programme scientifique : linguistique cognitive et représentation du signe

Selon la théorie psychomécanique de Guillaume, qualifiée de ‘pré-cognitive’ par Fuchs (2004), le principe qui domine universellement la construction des langues est que le signe linguistique fixe dans la langue une condition invariante à partir de laquelle se développent des conséquences en nombre illimité. Le programme scientifique du CAS3 a pour but principal d’explorer l’hypothèse que la « condition invariante » fixée par le signe dans la langue anglaise notamment est l’une des conséquences de la transmutation linguistique de l’expérience, et que si cette transmutation a pour effet de fixer dans la langue une condition invariante par la médiation du signe, c’est que cette condition invariante est déjà représentée dans l’expérience sous une forme non linguistique, en vertu du principe qui veut que la condition se situe nécessairement dans l’antériorité de la conséquence.

Puisqu’une telle hypothèse implique d’envisager la transmutation en question dans une optique ‘cognitive’, voire neuro-cognitive, le laboratoire a orienté ses activités scientifiques dans cette direction : projection conceptuelle, ‘embodiment’, espaces mentaux, relations entre grammaire et corps, auto-référentialité, gestualité, etc., et leurs diverses manifestations linguistiques (agentivité, transitivité, intentionnalité, télicité, etc), y compris dans leurs dimension historique / diachronique (relations avec l’indo-européen : base de données BADONIE).